Aide aux Aînés Canada lance un appel à la mobilisation pour répondre en priorité aux défis et aux besoins particuliers de millions de personnes âgées piégées dans la crise humanitaire en Ukraine. Bien qu’elles représentent le quart de la population du pays, les personnes âgées de plus de 60 ans sont les grands oubliés de la réponse humanitaire.

Un nouveau sondage de HelpAge International offre un aperçu de ce que cette population endure depuis le début de la guerre en Ukraine il y a près de 100 jours.

Ce sondage révèle que :

  • 69 % des Ukrainiens âgés n’ont pas été contactés par une agence humanitaire depuis l’escalade de la guerre;
  • près de neuf personnes âgées sur dix (89 %) ont un problème de santé débilitant tel que l’hypertension (57 %), des problèmes cardiaques (50 %), des douleurs articulaires (41 %) et des problèmes gastro-intestinaux (20 %), et 71 % ont plus d’une maladie chronique;
  • seulement 43 % ont un accès complet aux médicaments et 12 % déclarent n’y avoir aucun accès; 8 % n’ont pas accès à l’eau potable;
  • 43 % ont au moins un handicap, 34 % ont des problèmes de mobilité, 14 % ont une mauvaise vue, 8 % ont des problèmes de mémoire et 6 % ont des difficultés à communiquer.

 

Les répondants ont indiqué que leurs besoins les plus urgents sont :

  • De l’argent pour obtenir facilement ce dont ils ont le plus besoin pour leur bien-être immédiat (74 % des répondants)
  • Des médicaments et des soins de santé (70 % des répondants)
  • Des articles hygiéniques (61 % des répondants)

Pour Gregor Sneddon, directeur général d’Aide aux Aînés Canada, « Il est essentiel d’agir de toute urgence pour répondre aux besoins criants et très réels des personnes âgées en Ukraine. »

« L’incapacité à répondre adéquatement aux besoins particuliers des aînés en période de crise est malheureusement trop fréquente. Nous avons constaté ces dernières années l’impact disproportionné de la pandémie sur la vie des personnes âgées et les limites qu’elle a imposées sur leur capacité à vivre en sécurité, en santé et dans la dignité. Nous ne pouvons pas continuer à marginaliser les personnes âgées. »

Orla Murphy, responsable de l’intervention humanitaire en Ukraine pour HelpAge International, qui s’est rendue dans la zone de guerre, a déclaré que « les traumatismes et les besoins des personnes âgées sont immenses, en particulier pour ceux qui ont déjà enduré huit ans de combats dans l’est du pays. »

« Alors que nous approchons des 100 jours d’une guerre de grande ampleur, il est temps que le monde reconnaisse les horreurs subies et les défis imposés aux aînés, et cesse de les reléguer à l’arrière-plan. »

Il est largement reconnu que les personnes âgées ont des besoins particuliers qu’il faut combler dans le cadre d’une réponse humanitaire inclusive et efficace. Mais ceux-ci sont rarement prioritaires. Depuis 2020, Aide aux Aînés Canada a fourni des trousses d’hygiène et de nourriture à plus de 1 000 personnes âgées vivant le long de la ligne de contact dans l’est de l’Ukraine pour répondre directement aux besoins pressants de cette population.

« Notre organisation signale l’urgence de la situation en raison des difficultés extrêmes auxquelles les personnes âgées ukrainiennes sont confrontées, insiste Gregor Sneddon. Parce que nous croyons que l’amélioration de la qualité de vie des personnes âgées vulnérables est importante tant au Canada qu’à l’étranger, nous avons mobilisé notre réseau de partenaires pour qu’ils donnent généreusement pour soutenir le travail d’Aide aux Aînés sur le terrain. »

À ce jour, Aide aux Aînés Canada a recueilli près de 5 millions de dollars en aide humanitaire pour les personnes âgées ukrainiennes et leurs familles grâce à d’importants dons provenant du gouvernement fédéral, de la Fondation canado-ukrainienne, du Fonds du primat pour le secours et le développement mondial, d’Islamic Relief Canada et de la Coalition humanitaire.

Aide aux Aînés Canada concentre actuellement ses efforts de secours sur la population âgée touchée par le conflit en Ukraine ainsi que dans les pays voisins. L’organisation fournit de la nourriture, des trousses d’hygiène et de la literie dans 44 centres de réfugiés en Moldavie. En Pologne, elle fournit une aide en espèces aux personnes âgées déplacées qui n’ont pas accès à leur pension ou à leurs prestations médicales. En Ukraine, outre les médicaments et d’autres articles essentiels, elle apporte un soutien psychosocial crucial à ceux qui ont été témoins d’atrocités ou ont subi des traumatismes.

Depuis l’escalade de la guerre en Ukraine cette année, on estime que plus de 2,5 millions d’Ukrainiens âgés ont besoin d’aide humanitaire.

« Nous savons que si les Canadiens et le gouvernement accordent la priorité aux besoins des personnes âgées, une réponse humanitaire plus inclusive pourra être mise en œuvre », soutient Gregor Sneddon.

 


 

Pour plus d’informations ou pour organiser une entrevue, veuillez contacter Gregor Sneddon directement au 613 889-3737 (cellulaire) ou par courriel à GSneddon@helpagecanada.ca

 

Possibilités d’entrevue

 

À propos du sondage

Le sondage d’évaluation des besoins repose sur 569 entrevues, dont 218 auprès de personnes de plus de 60 ans. Il a été réalisé dans les oblasts de Tchernivetska et de Lvivska dans l’ouest de l’Ukraine et de Dnipropetrovska dans le centre de l’Ukraine entre le 6 et le 11 mai 2022.

 

Profils de personnes âgées en Ukraine

Ana, 62 ans, raconte sa vie à la maison à Severodonetsk avant qu’elle ne soit évacuée à Dnipro avec quatre générations de sa famille.

Lyubov, 77 ans, a quitté sa maison dans l’est de l’Ukraine après qu’un bombardement a soufflé les fenêtres. Elle utilise maintenant une vieille machine à coudre pour réparer les vêtements, vivant dans un abri pour personnes déplacées à Dnipro.

Raisa, 71 ans, a été évacuée en mai, avec son mari Alexandre, de leur domicile à Severodonetsk, où ils disent qu’il n’y a pas eu d’eau, d’électricité ou de gaz depuis le début de la guerre. Ils n’ont vu aucun membre de leur famille depuis 2014.

Valentina, 81 ans, est née en Russie et a déménagé en Ukraine quand elle était enfant. Elle se considère comme faisant partie de la génération qui a construit Severodonetsk, où elle vit. Ce sont des détails de sa vie d’avant et des défis auxquels elle est maintenant confrontée en tant que personne déplacée à Dnipro avec sa sœur et son beau-frère.

Valentina, 68 ans, a quitté Lisichansk avec son plus jeune fils et son petit-fils. Elle s’inquiète terriblement du sort de la famille qu’elle a laissée derrière elle.

 

Contenu supplémentaire

No Time for Business as Usual, un nouveau plaidoyer, HelpAge International

Remaining at home in Eastern Ukraine

The plight of internally displaced people in Lviv

Older refugee in Moldova

 

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