Haïti: des maisons pour les aînés
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lundi, janvier 12, 2015
Au cours des dernières années, HelpAge International a aidé quelque 1000 personnes âgées d’Haïti à obtenir de nouvelles maisons tandis que seize associations d’aînés ont été mises sur pied afin d’offrir de l’aide après l’urgence.
Des aînés ont aussi bénéficié d’aide financière et de formation pour qu’ils puissent subvenir à leurs besoins et même créer de petits commerces. C’est le cas de Marie-Denise Bellevue, 84 ans, bénéficiaire du Projet Écho à Port-au-Prince. Voici son histoire.
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Marie-Denise Bellevue, 84 ans, vit à Port-au-Prince depuis plus de 60 ans. Elle a une fille, Grâce, âgée de 58 ans, et cinq petits-enfants. Elle s’est séparée de son mari lorsque sa fille avait trois ans,
Marie-Denise a longtemps travaillé pour le conseil communal de Cité-Soleil. Elle était responsible du nettoyage des rues. Mais en 1995, elle fut mise à pied, sans compensation. On lui a dit qu’elle ne pouvait plus exercer ce métier à cause de son âge. Elle a dû trouver des emplois comme domestique. Elle ne travaille plus aujourd’hui. C’est sa fille qui l’aide avec le salaire qu’elle gagne comme couturière.
«Avant le tremblement de terre du 12 janvier 2010, je vivais dans une habitation à loyer modique que le gouvernement d’Haïti m’avait offerte en 1979. Ma maison a été complètement détruite. Durant plus de quatre ans, j’ai vécu dans un camp d’hébergement. HelpAge International m’a aidée à me relocaliser.»
Quelques heures après le tremblement de terre, une fausse alerte au tsunami a forcé les gens vivant près de la mer à fuir vers les collines. C’est à ce moment que madame Bellevue est tombée et a été piétinée. Elle fut gravement blessée. Aujourd’hui encore, elle souffre toujours.
«Je vivais mieux avant le tremblement de terre car j’habitais ma propre maison. Dans le camp, j’ai beaucoup souffert. Un jour, un jeune homme m’a frappée car j’avais porté plainte contre lui parce qu’il avait brisé une cloison de ma tente. Aujourd’hui, je me sens mieux dans cette maison, louée pour une année, mais rien ne se compare à vivre dans sa propre maison.»
Bien que madame Bellevue possède toujours sa maison à Cité-Soleil, elle refuse qu’elle soit réparée pour des raisons de sécurité. Elle vit maintenant dans un autre quartier, près de chez Grâce, sa fille, et de ses petits-enfants.
«Si je retourne à Cité-Soleil, je risque de ne plus revoir ma famille. Ils ont peur de se rendre dans Cité-Soleil à cause des conflits qui s’y déroulent entre bandes armées. Je voudrais tant que le président d’Haïti nous débarrasse des fraudeurs et que chaque Haïtien puisse trouver un emploi et de la nourriture. Je voudrais que la paix revienne dans nos rues.»
HelpAge International
Photo: Marie-Denise Bellevue, 84 ans
©Jacky-Tchen Bellevue/HelpAge International